BIENVENUE

BIENVENUE à TOUTES et TOUS,

Le blog du Comité de Soutien du Saumurois à la lutte contre l'aéroport de Notre-Dame-Des-Landes fait ses premiers pas...

N'hésitez-pas à nous rejoindre, sur la toile, pour les plus éloignés, ou sur le "terrain" pour celleux concernés par ce secteur...

Des personnes des alentours de Saumur (jusqu'à 30km...) se regroupent, afin d'organiser des évènements à titre informatif pour le grand public, d'éventuelles collectes de biens afin d'aider sur place, diverses actions en faveur de la lutte.

Vous êtes les bienvenus lors de nos divers rassemblement, lesquels seront affichés régulièrement sur le blog, alors, abonnez-vous, et, faites-nous part de vos commentaires....


mercredi 2 juillet 2014

accueil des " vélos activistes " partis de Bure....

Le lundi 30 juin, Irène partie de Bure dans la Meuse, venait, en vélo rejoindre notre comité , accompagnée depuis Orléans par Donatienne et depuis Chinon par Philippe.
La voiture balai du comité saumurois les retrouvait dans l'après midi à Savigny en Véron et les escortait jusqu'à Saumur, où ils étaient attendus à la MJC pour une intervention sur le Centre d'enfouissement de déchets radioactifs à Bure.
Passés devant la Centrale nucléaire, notre modeste "  caravélo " a fait sensation en alertant les services de sécurité ( talkie walkie  en effervescence)...Dangereux les vélos activistes !!!!

Après avoir parcouru 85km dans la journée les courageux cyclistes s’arrêtaient à Montsoreau pour une pause casse croûte avec d'autres membres du comité qui les avaient rejoints.dégustation de rillettes afin de revigorer les mollets  et le reste.Philippe et son tee shirt " STOP EPR "nous quittaient alors pour faire demi tout vers Chinon ( boulot oblige!)
Poursuite vers Saumur, le ciel devient menaçant ...mais il faut croire que la météo est du côté des opposants aux " GPII ", car elles arrivent triomphalement à la MJC sans une seule goutte de pluie ( du moins pour cette journée là!) : 100KM dans les jambes...Chapeau !!!
La soirée d'échanges a rassemblé une petite cinquantaine de personnes ( ah..le foot!!!). Les interventions du représentant de la Conf , Jean Claude Besnard autour de la ferme des 1000 vaches, le film sur le centre d'enfouissement et l'intervention d'Irène nous ont redonner le punch suffisant pour continuer la lutte contre tous ces projets mortifères .
La folie du profit, des compromissions, du " toujours plus n'importe comment "  et du sacro saint "  progrès " qui asservit l'homme et la nature est malheureusement bien illustrée par cette soirée d'info.
Notre comité n'aura  pas été en reste : Bruno et Jean Marie nous ont brossé le tableau de tous les GPII en cours et ont insisté sur la nécessité de la convergence des luttes pour travailler à un monde plus juste, plus solidaire et plus respectueux de nos vies.
Nous sommes repartis  nourris des luttes courageuses d'Irène, des militants de la CONF et de tous les autres....
On ne lâchera rien

Bon , nourris peut être mais nos cyclistes mouraient de faim...Alors, chez Nicole, nous avons continué à re tricoter le monde dans la bonne humeur et la convivialité ( photos à l'appui!!).
























mardi 11 mars 2014

COMMUNIQUE DE PRESSE INTER-COMITES DE SOUTIEN A LA LUTTE DE NDDL SUITE A LA MANIF DU 22/02

COMMUNIQUE DE PRESSE INTER-COMITES DE SOUTIEN A LA
LUTTE DE NDDL SUITE A LA MANIF DU 22/02

Nous, comités de soutien à la lutte de NDDL de toute la France et de
plus loin encore, soutenons
pleinement la position exprimée dans le communiqué de presse des
organisateurs/trices de la
manifestation du samedi 22 février 2014 à Nantes.

Nous tenons à souligner l'incontestable succès de ce rassemblement et
notre plaisir à y avoir
participé.
Une manif populaire, puissante, digne. C'est une convergence forte à
souligner entre urbains et
monde agricole!
Nous sommes d'autant plus regonflé.es et motivé.es pour les suites de la
mobilisation que cette
journée de manifestation a permis un moment de retrouvailles et
d'échange et nous a permis
de prendre la mesure de nos forces et de nos soutiens.
Et d'autant plus convaincu.es qu'au vu de la mobilisation qui ne cesse
de s'élargir année après année,
l'arrêt du projet ne saurait être qu'inéluctable, malgré la propagande
qui voudrait nous faire croire le
contraire.

Cette manifestation comme les luttes auxquelles nous participons ici et
là contre les grands et petits
projets nuisibles imposés nous apprend ou nous confirme d'où vient la
violence réelle et comment
elle est instrumentalisée par les puissants- industriels, financiers,
gouvernementaux et média-s.
Nous déplorons la présence policière excessive dans les rues de Nantes
ce samedi 22 et nous
apportons tout notre soutien à celles et ceux d'entre nous qui ont été
blessé.es au cours des
interventions des forces de l'ordre.

Nous ne nous laisserons pas tromper. Nous sommes et resterons uni.es.

Les comités de soutien continueront les actions visant à informer le
public des enjeux de la défense
de la Zad et envisageront, en fonction de l'évolution de la situation,
les actions nécessaires
d'opposition au projet d'aéroport. En cas d'intervention sur la Zad, les
comités rappellent qu'ils se
tiennent notamment prêts à répondre à l'appel lancé par les opposants:
venir en renfort sur place,
bloquer Vinci, ses alliés et ses sous-traitants par tous les moyens
jugés nécessaires et occuper les
lieux de pouvoir là où ils sont.

Résistance !

Mercredi 26 février 2014


Les 79 comités signataires au 10 Mars 2014:

Comité NDDL 18 (Bourges)
Collectif Alsace NDDL
Comité NDDL 4B16
Collectif NDDL Centre Finistère
Comité NDDL - Plateau de Saclay
Comité de Troyes (Aube, 10, Champagne)
Comité Régional Nord-Pas de Calais
Collectif de solidarité ZAD Rouen-NDDL
Comité NDDL Pleudaniel, Côtes d'Armor
Comité bigouden
Comité de soutien Challans Nord Ouest Vendée (85)
Comité NDDL 92 sud
CNCA (Collectif Nantais Contre l'Aéroport)
Comite de Lisieux (14)
Collectif de Nîmes (30)
Collectif NDDL Beauvais (60)
Comité NDDL Challans (85)
Comité Nort Nozay (44)
Comité du Comminges (sud de la Haute-Garonne 31)
Collectif NDDL-IDF
Collectif NDDL de Quimper Cornouaille(29)
Comité NDDL Saint-Malo (35)
Collectif de l'Université de Nantes Contre l'Aéroport (CUNCA)
Comité de soutien 79 aux opposants à l'aéroport de NDDL
Comité poitevin NDDL
Comité NDDL St Brieuc (22)
Collectif des buzug du Trégor (22)
Comité de soutien NDDL Chalon-sur-Saône (71)
Comité Bordelais de soutien à NDDL
Comité de soutien saintais contre le projet d'aéroport à NDDL
Comité 11 (Aude)
Comité de soutien Nord 79
Comité NDDL Cherbourg (50)
Comité de soutien Saumur-Chinon (49-37)
Collectif Jura-NDDL-Sauvons l'Avenir- Sauvons nos Terres
Collectif Alternatiba 79
Comité NDDL Manche
Comité de soutien Allier
Comité Sud Loire (44)
Comité Dijon-NDDL
Collectif NDDL Kreiz Breizh (Centre Bretagne)
Comité strasbourgeois contre l'aéroport de NDDL
Comité NDDL Gwengamp (Guingamp)
Comité NDDL Corse-du-Sud (2A)
Collectif NDDL Toulouse et 31
Comité du Pays de Concarneau (29)
Comité brestois de soutien à la lutte contre l'aéroport de NDDL (29)
Collectif 31 de soutien à la lutte contre l'aéroport de NDDL
Comité 02 NDDL (Aisne)
Collectif Charentais (16) contre l'aéroport de NDDL
Collectif NDDL des 5e-13e arrondissements de Paris
Collectif d'Orvault 44700 - COOPA
Collectif de Chemille 49120
Collectif NDDL 45 (Orléans)
Collectif des Basses Vallées Angevines (49)
Collectif NDDL Paris 10e
Comité09NDDL
Comité de soutien du Buech (Sud 05)
Comité NDDL 66 (Pyrénées orientales)
Collectif du Pays de Vannes(56) contre le projet d'aéroport
Collectif Presqu'île de Rhuys (56) contre le projet d'aéroport
Comité de soutien Guérandais CCAPA
Comité Loire-Divatte (44 sud Loire)
Comité NDDL val d'oise (95)
Comité Cholet (49)
Comité de BLAIN (44)
Collectif de Châteaubriant (44)
Comite de la Vallée de Clisson(44)
Comité chenapan 44
Collectif VHF (56)
Collectif Rezéen contre le Projet d'aéroport à NDDL
Comité du Pays de Retz contre le projet d'aéroport (44)
Comité de Douarnenez de soutien aux opposants à l'aéroport de NDDL
Comité de Montaigu (85)
Comité Nord Brière Solidarité NDDL (44)
Comité de soutien 87 à la lutte contre NDDL
Maison de la Grève, Rennes (35)
Comité canton d'Aigrefeuille (44)
Collectif Pour Abandon Projet Aéroport, canton St Nicolas de Redon (44)

mercredi 5 mars 2014

témoignage, encore un, et c'est pas rien....

La manifestation commence pour certain dès 7h du matin par des convois de
tracteurs qui arrivent par les voies rapides ou les départementales. Le
cortège parti de Vannes compte 150 tracteurs, celui de Rennes pas moins de
80. Ceux qui sont partis de là-bas invitent ceux qui les croisent en sens
inverse sur la 4 voies à écouter radio bouchon, une radio pirate qui
diffuse des émissions sur l'histoire des luttes paysannes. Tous les
paysans ont mis la plaque d'immatriculation de Jean marc Ayrault sur leur
véhicule. Depuis la zad, pas mal de gens sont partis avec les tracteurs.
Dans les villages, au passage des convois, de nombreux riverains sont sur
le pas de leur porte et applaudissent.

Au final, 5 convois se rejoignent sur le périph' nantais et viennent se
positionner directement square Davier, au point d'arrivée de la
manifestation. On dénombre 520 tracteurs, l'équivalent d'un cortège de
3,5km, on va dire 4 avec les remorques. On peut lire sur pas mal d'entre
eux "tracteurs vigilants", le signe qu'ils sont prêt à venir sur la
zad ou à entrer en action à coté de chez eux en cas de besoin, pour
empêcher des travaux, défendre les champs et les maisons. Une trentaine de
tracteurs rejoint le Pont Morand point de départ de la manifestation.
Là-bas, dès 12h des cantines collectives accueillent les comités locaux
arrivés de partout dans une soixantaines de bus. Pas mal de monde est
logé chez des Nantais-e-s ou dans les villages alentours. Dès la veille,
le local de Vinci était déjà recouvert d'une inscription et on voyait des
personnes arpenter les rues de la ville avec des sac à dos et panneaux
pour la manifestation.

Vers 12h30 un groupe débarque en radeau fait main, le long de l'Erdre,
avec une banderole "résistance et sabordage". Tout au long de leur dérive,
ils disposent au milieu de l'eau des drapeaux anti-aéroport sur flotteur.
Pendant ce temps, quelqu'un fabrique une cabane dans un arbre à 30 mètres
de la Préfecture, rappelant celles qui ont marqué la résistance dans la
forêt de Rohanne en novembre 2012, sur la zad.. Depuis la veille, la
préfecture met en place des grilles anti-émeutes partout autour du
centre-ville, qu'elle a choisit, au dernier moment, de rendre inaccessible
aux anti-aéroports. Une prise de parole initiale annonce que même si le
Préfet a l'air d'avoir peur de nous, « ça ne va pas nous empêcher de
manifester ». Des nantais nous témoignent qu'il leur est interdit de
rentrer chez eux. Il y a des contrôles un peu partout. Au coin d'une rue,
une personne se fait piquer la binette avec laquelle elle est venue
défiler.

A 13h15, au début, on a peu peur : on a l'impression de ne pas être aussi
nombreux que prévu. Et puis assez vite, ça converge de partout. Il y a un
afflux massif. La manif se révèle immense, avec pas mal de gens qui
n'étaient sûrement jamais venus montrer, dans la rue, leur refus de
l'aéroport. Jusqu'à 14h30, la queue de manif n'a pas fini de partir de
Pont Morand et la tête de manif est déjà au niveau des machines de l'île.
Il y a alors plus de 3km5 de manifestation continue sur des artère forts
larges. Pendant ce temps des tracteurs remontent par l'autre coté de la
zone rouge. Nous sommes des dizaines de milliers. C'est la plus grosse
mobilisation anti-aéroport à ce jour et personne à Nantes ne peut ignorer
sa présence dans la ville.

Depuis le début du cortège ont voit arriver des chars : une salamandre
jaune et noire de 15m se dandine tranquillement. Un tracto-triton géant
ronronne. De très nombreux masques d'animaux marquent le refus de la
destruction des espèces et des mesures dites de compensation. On se
délecte des centaines de panneaux faits main avec des slogans aussi drôles
qu'imaginatifs. Sur un mode plus mégalo, une banderole géante est déployée
depuis le haut des immeubles, d'un coté à l'autre de l'avenue de
Strasbourg en soutien à ceux qui se battent contre la construction d'une
ligne à grande vitesse dans le Val de susa. Le 22 février est aussi une
journée internationale de soutien aux personnes accusées là-bas de
terrorisme et qui risquent jusqu'à 20 ans de prison pour s'être attaqués à
un chantier. Au-delà de l'aéroport, la manifestation se connecte très
visiblement avec un tas d'autres luttes contre l'aménagement marchand,
sécuritaire et gestionnaire du territoire.

Tout au long du défilé, pas mal de personnes s'emploient à donner une
autre couleur à la ville et à en marquer certains points particuliers. Du
marqueur à l'extincteur en passant par les oeufs de peinture, collages
d'affiches et sprays. On découvre d'ingénieux mécanismes pour reproduire à
l'infini un pochoir "la police tape la police tape la police tape la
police tape la police tape la police...". La mairie, un tribunal, un
commissariat, des caméras de vidéosurveillance, les grilles anti-émeute et
les flics derrières sont redécorés. Sur un mur repeint, il ne reste
bientôt plus que la trace de leurs silhouettes en gris sur fond de blanc
dégoulinant.

Sans surprise, le commerce Vinci immobilier, situé en début de
manifestation, focalise les énergies débordantes et ne survit pas au
passage d'autant de personnes qui tiennent à marquer leur animosité vis à
vis du projet d'aéroport. Au fil du défilé, l'enseigne s'est fait peindre,
puis ouvrir, puis repeindre, puis casser, puis rerepeinte. Les maquettes
et mobiliers ont été déménagés. Il servira même à la fin de la journée de
décor pour photos souvenirs de manifestants en famille avec panneaux et
calicots.

Un peu plus loin, des personnes amorcent un fumigène sur la voie ferrée
pour avertir les trains de ne pas passer sur les voies. Ils invitent
ensuite ceux qui le souhaitent à lancer des chaussures sur les caténaires.
Cette action surprise désigne le rôle de la sncf dans la construction
ligne à grande vitesse Lyon-turin dans la val de susa. L’ambiance sonore
évolue au fil de la manif. Un groupe tout de rose vêtu forme une grande
baukada "rythm of resistance", réunissant des formations de divers endroit
qui se cale sur des canevas communs. Un peu plus loin, des rappeurs de la
zad et d'ailleurs se relaient sur un tracteur et mettent en mot cadencés
une critique sociale et des rages partagées.

Autour d'un isoloir ambulant plein de déguisements, une sono marque des
pauses sur le trajet et met en lien un certain nombre d'enseignes avec
l'aéroport et son monde. Elles mettent en regard le tourisme, le
renforcement des frontières et les expulsions, les rapports nord-sud et
invitent à venir faire des pochoirs. Plus loin encore, une foreuse et une
pelleteuse sont incendiées. Des manifestant-e-s désapprouvent, mais on
entend aussi pas mal de "bien fait pour eux !", surtout quand certains
comprennent qu'il s'agit d'un chantier Vinci. Il y a tellement de monde et
tout est tellement tellement étalé qu'il est impossible de comprendre tout
ce qui se passe.

Au niveau du croisement des trams, l'avant du cortège constate que le cour
des 50 otages est bel et bien bloqué par des grilles anti-émeutes, ce qui,
même selon les vieux militants nantais les plus aguerris, n'est jamais
arrivé. Au lieu de s'arrêter comme prévu au square Daviais, la tête de
cortège fait un pied de nez au préfet. 2 tracteurs contournent rapidement
quelques véhicules de police et viennent se placer sur le pont Ododin.
Quelques milliers de personnes entament alors un trajet annexe sur l'île
Beaulieu, un point symbolique de la métropole et de la gentrification,
avec ses pépinières d'entreprises high-tech, ses artistes dociles et ses
grosses machines, son tribunal mégalo, le centre du FNAEG où sont
collectés les fichiers ADN. Cela n'a pas l'air d'amuser tellement plus les
autorités qu'on aille se balader là-bas et au bout d'un moment, alors que
le cortège se distend un peu la police referme le pont et interdit le
passage.

Pendant ce temps, cela s'agite du coté des grilles anti-émeutes à Commerce
qui sont ressenties par beaucoup comme un affront. Même si le dispositif
policier a l'air solide, on reste pour marquer sa colère vis à vis de
l'interdiction de manifester, de l'entêtement du gouvernement et de ses
menaces de revenir sur la zone pour tout détruire, ou pour leur montrer
qu'on peut être fort face à eux. D'abord des personnes tapent à main nues
sur les plaques de plexis et grillage en se moquant des bleus derrière.
Puis, dans un geste de défi, des tracteurs vont se mettre face aux
grilles. Ça s'emballe petit à petit, des projectiles partent. En face, ça
répond vivement – avec des grenades assourdissantes, lacrymogène et tirs
de flashballs à gogo. Le préfet a l'air de vouloir donner une petite
démonstration expresse du bordel qu'il est venu mettre dans le bocage
pendant plusieurs mois avec l'opération César. Ses canons à eau
s'évertuent, en continu, à recréer une zone humide à l'intérieur même de
la ville. En face, une partie des manifestants ne se laissent pas
compenser, ni déplacer.

Pendant plus de 2h des gens attaquent les grilles, déterrent des pavés,
lancent ce qui leur tombe sous la main. Un tracteur s'amuse un moment à
bloquer le jet du canon à eau. Un peu plus tard, des grappins sont arrimés
au grilles et des dizaines de personnes tirent. En contrepoint aux
explosions des grenades jetées par la police, un feu d'artifice lancé par
quelqu'un dans la foule, pour la beauté du geste, illumine le ciel.

Tout autour, des milliers de manifestants restent là plutôt
tranquillement, sans forcément prendre part activement aux affrontements
mais sans s'affoler pour autant. Régulièrement, des centaines de voix
s'élèvent pour reprendre en choeur « Non à l'aéroport ! » et accompagnent
ceux qui courent sur les grilles. Beaucoup discutent, commentent, boivent
un coup, se retrouvent, rient ou s'enthousiasment malgré les yeux humides
de lacrymogènes..

Un bureau de contrôleurs de la TAN (transport de l'agglomération nantaise)
disposé entre deux voies de tram part en flamme, un peu plus loin, la
vitrine d'un magasin "nouvelle frontières" tombe, et le commissariat à
l'angle se fait repeindre, ouvrir et retourner. Un appel est fait pour
venir y faire la fête. Les tracteurs resté pas loin des grilles ne sont
pas dans une situation évidente au beau milieu du chahut et se retirent
petit à petit.

Depuis 15H30, à 300 mètres de là et malgré les détonations, des milliers
d'autres personnes sont réunies plutôt tranquillement autour des prises de
parole qui débutent. Pas mal de monde fait des allers et retours. Des
paysans de COPAIN ont commencé à creuser une mare sur le square pour
concurrencer la Préfecture. Plus loin en arrière, une partie de la
manifestation stagner sans toujours trop comprendre ce qui se passe.

Vers 18h, tout le monde se regroupe le temps d'une petite boum sur le
square Davier. Il y a de la joie ! On passe de Paint it black a du gros
son techno et la foule danse tandis que les camions grillagés et canons à
eau avancent petit à petit au rythme des charges de CRS, pour vider la
place. Les tracteurs partent. Quelques milliers de personnes s'attardent
et défient encore un peu la police qui mettra deux bonnes heures de plus à
évacuer tout ce monde. Ils ne font pas de cadeaux et les blessés graves
s’additionnent : mâchoire défoncée, nez retourné. L'un d'eux qui s'est
pris une grenade en tir tendu, perdra son oeil le lendemain.

En échangeant avec les uns et les autres sur le chemin du retour, il est
clair que toutes les initiatives prises lors de cette manifestation n'ont
pas été consensuelles. Elles ont pu soulever des malaises et débats autant
qu'une enthousiasme débordant. Pour autant, nous n'avons senti à aucun
moment une foule paniquée et divisée, mais bel et bien un mouvement
commun, composite et solidaire rappelant la façon dont des formes
hétérogènes de résistances aux expulsions ont pu cohabiter pleinement
pendant une journée décisive comme le 24 novembre 2012 dans la forêt de
Rohanne. Le soir même, ce qui ressort, chez toutes celles et ceux qu'on
croise, est la force donnée par l'élan de la journée.

Pour le pouvoir, une manifestation telle que celle-ci, dans toute sa
diversité est absolument insupportable. Pas tant peut-être pour les
quelques vitrines endommagées et machines de chantier ciblées, pour les
agents de police contusionnés et barricades édifiées que pour la masse de
personnes que ça n'avait pas l'air d'offusquer plus que ça sur le moment.
Il est d'autant plus intolérable pour les autorités que les organisateurs
de la manifestation refusent de tomber dans leur piège et constatent dans
un communiqué commun le soir même :

 « (...extrait) La préfecture avait choisit de mettre Nantes en état de
siège et de nous empêcher d'être visible dans le centre ville. C'est la
première fois qu'on interdit à une manifestation d'emprunter le Cours des
50 Otages. Une partie du cortège est passée par l'île Beaulieu. Une autre
a essayé de passer par le trajet initialement prévu et a fait face à une
répression policière violente avec tir de flashball, gaz lacrymogènes et
grenades assourdissantes. Cela n'a pas empêché les manifestants de rester
en masse dans les rues de Nantes jusqu'à la fin. Il existe différentes
manières de s'exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la
contestation anti- aéroport, il n'est pas étonnant qu'une certaine colère
s'exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur
la zad ? Cette journée est un succès et les différentes composantes de la
lutte restent unies sur le terrain. L'opposition ne fait que croître
depuis 30 ans. Le gouvernement n'a pas d'autre choix que d'abandonner le
projet d'aéroport ! »

Dès le lendemain, le rouleau compresseur politique, le préfet, Ayrault et
Valls réunis tentent désespérément de diviser le mouvement, d'en isoler
une fraction et de la stigmatiser. Il s'agit de désigner les occupant-e-s
de la zad comme les gardiens d'un « camps d'entraînement la guérilla
urbaine » ou comme « un mouvement armé » sur le thème du "kyste »
maléfique à éradiquer... La recette est classique : incapables d'accepter
l'idée qu'une colère vis à vis de la répression policière et des
promoteurs de l'aéroport puisse se diffuser, ils désignent de
fantasmatiques groupes de black blocs manipulateurs et étrangers, et
envoient leurs experts vomir un montceau de caricatures grossières sur le
sujet que Libération et d'autres reprennent sagement en les présentant
comme des « enquêtes ». Ils ont beau chercher à se donner des leviers pour
revenir expulser et pouvoir taper très fort sur certain-e-s pour tenter de
faire peur à tous les autres, comme dans le val de susa, ils savent
pourtant bien que sur le terrain et au-delà, la colère pourraient être
plus forte et plus partagée encore si ils s'entêtaient à lancer une
seconde opération « césar ».

Sans peur du ridicule, toute la presse en choeur, nous parle de Nantes
"dévasté". On s'attend à un champs de ruines à perte d'horizon. En réalité
les quelques transformations imposées au mobilier urbain n'ont pas eu
l'air d'empêcher les nantais-e-s de se balader longtemps où que que ce
soit. Si on doit vraiment parler de « dévastation » et de « violence »,
peut-être pourraient ils dire aussi quelques mots des maisons dévastées,
des champs saccagés et des dizaines de personnes gravement blessées par
plus de 1200 policiers sur la zad, pendant les 5 mois qu'a duré
l'occupation policière. Peut-être devrait-on rappeler que le Préfet vient
de signer des arrêtés de démarrage des travaux et prétend aujourd'hui
revenir vite et pour tout détruire définitivement. On nous demande
aujourd'hui de rejeter toute idée de violence et de nous désolidariser de
ceux qui brûlé leur machines, cassé leur vitrines, assailli leurs
dispositifs. Mais personne ici n'oublie que si nous nous étions contenté
de nous asseoir en travers de la route et de discuter quand ils ont
débarqué le 16 octobre 2012, il n'y aurait aujourd’hui plus personne pour
parler de la zad. Elle n'existerait sans doute déjà plus.

Les journalistes, fascinés par les "affrontements" autant qu'il les
rejettent, diffusent la peur, créent des catégories, cherchent à dérober
nos souvenirs. Cela peut paraître impressionnant, mais c'est loin d'être
la première fois dans l'histoire de ce mouvement, et.cela ne l'a jamais
empêché de rebondir et de se renforcer. La chape de plomb qu'ils essaient
de faire retomber sur cette manifestation ne nous fera jamais oublier la
vitalité de cette journée, le ravissement de se sentir aussi nombreux-ses,
les sourires et la colère partagés . Quoi qu'ils en disent, cette
manifestation était un moment rare et précieux, une étape majeure dans
cette lutte.

L'aéroport ne se fera pas !

samedi 1 mars 2014

vendredi 28 février 2014

récit en images d'un photograhe victime de tir de falsh ball...

à lire ici, très instructif!!!

communiqué du bureau du syndicat CGT Nantes Métropole

à lire ici:
communiqué du bureau du syndicat CGT Nantes Métropole

retranscrit là:

Les images du centre ville de Nantes ont fait le tour des médias, qui surfent sur ce genre d' évènements pour faire de l'audience. La société récolte ce qu'elle sème: il faut du sensationnel pour être écouté ? Les citoyens n'arrivent pas à se faire entendre ? Un million de manifestants pacifiques en 2010 pour la retraite à 60 ans, des sondages majoritaires pour les soutenir et pour quel résultat?

Alors faut-il s'étonner de ce qui arrive ? Pour autant, il faut relativiser car au final, qu'y a-t-il eu ?
Une grue de chantier de Vinci incendiée pendant plusieurs heures sans que les pompiers n'interviennent.
Des tags et inscriptions un peu partout, particulièrement sur les banques. Des pavés déscellés dans les rues.
L'agence Vinci saccagée, quelques commerces abîmés, des locaux de la Tan (société en charge des transports) incendiés, là encore sans jamais que les pompiers n'interviennent pour éteindre l'incendie. Pourquoi ?
Beaucoup de dégâts matériels donc, dont certains très ciblés.

Côté CRS, gaz lacrymogènes, canon à eau,  LBD*, grenades assourdissantes.  Des armes violentes contre des personnes pas ciblées du tout. Tout le monde pouvait être visé sans discernement. Un jeune homme a perdu un œil, à cause d'un tir à bout portant, ce n'était pas un casseur. Les gens qui les ont secourus ont du se réfugier dans un parking souterrain car les CRS continuaient à leur tirer dessus.

Les tags seront effacés, les vitrines redressées, les locaux reconstruits, les pavés reposés, grâce au travail de gens de terrain. Le jeune, lui, ne retrouvera pas son œil.

La veille de la manif, un homme s'est pendu dans son bureau dans un Monoprix. Il ne supportait plus les conditions de travail imposées. Qui en a parlé ? Ce même week-end, une femme, battue par son mari, est entre la vie et la mort. Que fait le ministère de l'intérieur pour protéger les plus faibles ?

La violence des riches est bien plus violente, mais elle sait rester cachée, invisible, sans visage. Les milliardaires et actionnaires sont bien loin, à l'abri des débordements de Nantes.

Les dix personnes les plus riches en France gagnent 135 milliards ! La remise en état de la ville va coûter un million d'euros : 6 mois de salaire du patron de Sanofi, et on doit les payer sur nos impôts ? Pourquoi pas sur ces 135 milliards ?
La BNP, une des banques tagguées, a plus d'une centaine de filliales dans les paradis fiscaux. C'est un détournement de fonds parfaitement organisé et qui n'est légal que parce que le législatif laisse faire. Il faut d'urgence une autre politique fiscale.

La CGT de Nantes métropole ne s'est pas positionnée sur le transfert ou non de l'aéroport. Mais les citoyens ont le droit de s'exprimer et le débat doit pouvoir s'enrichir d'opinions diverses. 40 000 personnes, 520 tracteurs, c'est un succès pour les organisateurs que les pouvoirs publics doivent entendre.

Nous ne cautionnerons jamais la casse des services publics car c'est se tromper de cible.
Mais nous ne pouvons accepter la violence policière et le traitement fait pas les médias sur ces évènements.
L'explosion des inégalités et le mépris des plus riches est bien au au coeur de la violence et il est très urgent de s'y attaquer.

Le bureau du syndicat

 * LBD: lanceur de balles défensives. Une des marques est connue: Flash-ball

France info reçoit Françoise Verchère

réécoutez ici:


Le grand témoin:

Notre-Dame-des-Landes : "Mon arme, c'est ma plume". Françoise Verchère

à réécouter: le billet de François morel

vendredi 28 février 2014

Notre-Dame des bulldozers

Communiqué de presse de l’ACIPA – Jeudi 27 février 2014

Communiqué de presse de l’ACIPA – Jeudi 27 février 2014


L’ACIPA remercie toute la population des environs immédiats de Notre-Dame-des-Landes et tous les comités de soutien venus de la France entière en car, pour leur présence massive à la manifestation du 22 février.

L’ACIPA condamne la violence organisée, tolérée par des forces de police prenant elles-mêmes en otage des familles entières sous des pluies de grenades lacrymogènes, ce qui s’est traduit d’une part par la détérioration de biens publics et privés qui ont jeté le discrédit sur l’énorme succès de notre mobilisation et d’autre part – et surtout – par de nombreux blessés parmi les manifestants venus participer à un rassemblement inter-générationnel, familial, joyeux et pacifique comme annoncé.

Aujourd’hui, nous pensons aux très nombreux blessés (dont des enfants !)  et aux 2 personnes ayant perdu un œil suite aux tirs de flashballs. Qu’ils soient assurés de tout notre soutien ! Nous ne pouvons donner de chiffres sur le nombre de blessés mais les témoignages continuent d’affluer posant de vraies questions sur la gestion de cette manifestation par les services de l’État. C’est un scandale d’État qui s’accentue avec l’esprit de délation qui se met en place !

A Monsieur Auxiette,  qui ose dire que l’accord politique signé après la grève de la faim de plusieurs de nos camarades en mai 2012, est caduc, nous disons que c’est un mensonge éhonté ! Cet accord a été réalisé à la demande de François Hollande lui-même, conclu et signé avec les opposants par les représentants des 3 collectivités que sont le Conseil Régional (Jacques Auxiette), le Conseil Général (Philippe Grosvalet) et Nantes Métropole (Jean Marc Ayrault). Cet accord stipulait qu’il n’y aurait pas d’expulsion possible pour les paysans en activité sur la zone et les habitants ayant un titre de bail au moment de la DUP de 2008, tant que certains recours ne seraient pas épurés. Il reste toujours un pourvoi en cassation concernant l’ordonnance d’expropriations qui ne peut être examiné tant que les recours liés à l’arrêté de cessibilité ne seront pas jugés au Tribunal Administratif et au Conseil d’État.

Concernant le volet juridique, nous attendons sereinement le jugement des recours déposés contre les arrêtés préfectoraux de décembre 2013 au titre de la Loi sur l’Eau et des espèces protégées. La méthode de compensation, invalidée dans sa globalité par le comité d’experts scientifiques sollicité, ne devrait pas être entérinée sauf à constituer un nouveau passage en force de l’État. L’Europe n’a pas dit son dernier mot non plus : les pétitions des opposants sont toujours ouvertes à ce jour.

Nous réaffirmons notre opposition totale au projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes et nous continuerons sans relâche notre travail d’information à la population, notamment lors des réunions d’information organisées par les comités de soutien. Nous soutiendrons également les travaux du groupe de travail technique sur les Plans d’Exposition au Bruit prévisionnels et l’aménagement de Nantes Atlantique.

Enfin, nous appelons à une extrême vigilance sur la ZAD. Nous y serons présents pour défendre et protéger les paysans, les habitants et les terres agricoles menacés d’expulsion ou de destruction, dès qu’il le faudra !

spéciale dédicace humoristique à tous nos zadarades lacrymés, arrosés, touchés ce samedi 22 février

tout droit sorti du mensuel Causette de ce mois-ci, une perle: